The fisher king

02/03/2024

New-York. 23 mai 1990, soit le « 143e jour de l'année ». C'est par ces mots que Jack Lucas, un animateur radio, arrogant et désinvolte à outrance, commence le soir son émission de radio libre. A l'antenne, des auditeurs un peu perdus, cherchant des conseils, une oreille attentive, ou simplement animés d'une envie folle de vider leur sac, se prennent la suffisance de Jack en pleine poire. Jusqu'au jour où le je-m'en-foutisme de l'animateur radio va dépasser les bornes et tourner à un tragique fait-divers dont il sera la cause. « Tel est pris qui croyait prendre ». Deux ans plus tard, Jack, devenu alcoolique et vivant d'un minable petit boulot dans un vidéo-club décide de mettre fin à son errance en faisant le grand saut. Il est sauvé in extrémis par Parry, un SDF attachant qui n'a qu'un seul but dans la vie : partir à la quête Graal (ça me rappelle vaguement quelque chose). Jack va se retrouver bien malgré lui embarqué dans cette aventure à la fois loufoque et désespérée mais qui sera sa planche de salut.

Dans ce spectacle, fidèle adaptation du film de l'ex Monty-Pithon Terry Gilliam, les spectateurs s'en prennent plein les mirettes dans des cascades de couleurs et de rythme. Les six comédiens jouent sur un tempo très soutenu embarquant le public dans leurs aventures. Tout le théâtre est une scène. Les comédiens n'hésitent pas à descendre du plateau par les escaliers latéraux afin d'annexer le devant du premier rang et s'interpeler d'un bout à l'autre du théâtre. Les ruptures du quatrième mur font légion jusqu'à interpeler une spectatrice au premier rang, la promouvant bien malgré elle, septième comédienne de ce spectacle (et devinez sur qui c'est tombé cette fois-ci 😉 ?).

En termes de scénographie, le public est catapulté dans le New-York des années 90 avec aussi bien son côté fantasque, ses stéréotypes mais également son côté un peu dark à la « Strasky et Huch ». Le paquet est mis sur le visuel avec des projections en fond de scène et des lumières en forme de lettres donner des repères spatiaux-temporel. Ce spectacle est également un joli melting-pot de plusieurs arts scéniques : la comédie musicale, les marionnettes, le mime, le clown, la danse… un vrai patchwork théâtral multicolore. Sans oublier, la musique qui est jouée en live depuis un cadis de supermarché, disposé à jardin et précédemment à l'entrée du théâtre, avec pour chef d'orchestre un pauvre clochard au regard un peu paumé. Enfin, les éléments de décors sur roues sont amenés des coulisses, ou montent directement du sol comme des entrailles de l'enfer ou descendent du plafond un peu comme un signe du divin.

Si vous souhaitez assister à une adaptation assez fidèle du film de Terry GIlliam avec toute la loufoquerie sous-jacente des Monty Python, n'hésitez pas à prendre place à bord de ce vaisseau extravagant. Cette pièce est à la fois une bulle de poésie enchantée, un éventail d'arts scéniques chamarré, une parenthèse d'émotions en tous genres.

Et maintenant, à vous de jouer !
Maria-Nella

Avec : Stéphane Brel, Charlotte Bigeard, Julie Cavanna, Christophe Charrier, Axel Drhey, Alexandre Texier
Assistante à la mise en scène : Iris Mirnezami
Scénographie : Agnès de Palmaert
Création musicale et sonore : Jo Zeugma
Création lumières : Thomas Rouxel
Création vidéo : Edouard Granero
Chorégraphie : Iris Mirnezami
Costumes : Clothilde Fortin

Théâtre Le Splendid' - Du 7 février au 23 juin 2024

https://www.lesplendid.com/project/the-fisher-king/